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Foire aux questions sur l’éducation en famille

Les États-Unis comptent beaucoup plus d’enfants éduqués en famille que tout autre pays, et la majorité de la recherche a été réalisée dans ce contexte. Pour notre foire aux questions centrée sur le contexte états-unien, cliquer ici.

Combien y a-t-il d'enfants éduqués en famille?

Personne ne le sait avec certitude, car les pratiques et les exigences en termes de recueil de données varient considérablement d'un pays à l'autre. Les réglementations et la supervision varient même parfois à l'intérieur d'un même pays. En Allemagne, par exemple, l'éducation en famille est presque totalement illégale, mais les recherches suggèrent que l'application de la loi fluctue en fonction des régions. Aux États-Unis, les réglementations de plusieurs États rendent obligatoires l'inscription et la réussite d'examens, mais certains États ne font aucun effort pour que ces lois soient respectées. Malgré le manque de données cohérentes et exhaustives, il semble clair que l'éducation en famille est un phénomène en croissance à l'échelle mondiale, se manifestant le plus fortement en Australie (possiblement 30 000 enfants); au Canada (possiblement 50 000); en Grande-Bretagne (possiblement 80 000); et aux États-Unis (probablement plus de deux millions).

Quelles sont les exigences légales pour l'apprentissage en famille?

Encore une fois, celles-ci varient considérablement d'une nation à l'autre, et parfois à l'intérieur d'une même nation (dans certains pays, incluant les États-Unis, les réglementations en matière d'éducation sont la prérogative des États ou des provinces). Cliquez ici pour obtenir des informations à propos des réglementations de différents pays à travers le monde.

Quel est le portrait démographique typique de l'enfant éduqué en famille?

Tenter de définir l'enfant type éduqué en famille est aussi difficile que de chercher à définir l'enfant type fréquentant l'école publique – la diversité des caractéristiques sociodémographiques, des philosophies et des pratiques rend presque impossible une telle entreprise. Tandis que l’imaginaire public véhicule les stéréotypes réclusion sociale et de zèle religieux, la croissance continue de l'apprentissage en famille implique que le public se trouve de plus en plus exposé à une diversité de profils de familles adoptant cette pratique éducative.

Bien qu'elles ne couvrent pas l'ensemble de cette diversité, quelques grandes catégories ont été identifiées au cours des dernières décennies par les chercheurs de plusieurs pays, pour regrouper les familles qui font ce choix. Les termes utilisés pour nommer ces catégories ont beaucoup varié, tout comme les pourcentages de familles associés à chacune d'elles. Mais en général, ces familles appartiennent à l'une des trois catégories suivantes : premièrement, des familles qui rejettent l'éducation publique à cause de leurs croyances religieuses et lui substituent un curriculum structuré renforçant l'engagement religieux et moral qu'elles valorisent; deuxièmement, des familles qui s'opposent à la structure et à la bureaucratie de la scolarisation formelle et cherchent à la remplacer par une forme d'apprentissage plus naturelle et davantage orientée vers les besoins de l'enfant; troisièmement, des familles qui se tournent vers l'apprentissage à la maison en raison de besoins particuliers de leur enfant en termes de santé ou d’activités particulières. De nouveau, mentionnons que ces catégories n'épuisent pas toutes les options, mais elles semblent couvrir la plupart des familles qui choisissent l’éducation à la maison dans tous les pays étudiés.

Pourquoi les parents décident-ils d'éduquer leurs enfants à la maison?

Plusieurs recherches à petite échelle ont exploré cette question et ont fourni des réponses variées – selon les catégories utilisées, qui montrent généralement que les motivations des parents sont multidimensionnelles et peuvent fluctuer au fil du temps pour une même famille. Les raisons les plus fréquentes ont trait aux préoccupations reliées à l'environnement scolaire institutionnel – le curriculum scolaire ou/et l'environnement social –, lesquelles s'avèrent parfois, mais certainement pas toujours, liées à des convictions religieuses. Les parents mentionnent également le besoin d'offrir à leurs enfants une expérience éducative plus individualisée ainsi que le désir de prioriser la famille plutôt qu’un mode de vie segmenté par des horaires et des obligations imposés de l’extérieur.

Comment les performances scolaires des enfants éduqués en famille se comparent-elles à celles des autres élèves?

Les recherches ayant tenté de répondre à cette question ont provoqué des controverses, puisque la plupart des études ayant retenu l'attention ont donné lieu à des interprétations qui allaient au-delà de ce que les données permettaient réellement de conclure. Il est simplement impossible de tirer des conclusions valides concernant les performances scolaires de « l'enfant type éduqué à la maison », parce qu'aucune des études citées n’utilise un échantillonnage aléatoire représentatif de l'ensemble des enfants éduqués en famille.

Par exemple, deux grandes études américaines citées fréquemment (Rudner, 1999; Ray, 2009) sont souvent considérées comme fournissant une preuve concluante de ce que les enfants éduqués en famille réussissent mieux que les élèves des écoles publiques et privées. Or dans les deux cas, l’invitation à participer à ces recherches était lancée par la plus importante organisation de défense de l’éducation à domicile aux États-Unis et la participation y était volontaire. De plus, les parents étaient invités à remettre eux-mêmes aux chercheurs les résultats d’examens qui étaient habituellement réalisés par les enfants à leur domicile, sous la supervision de leurs parents. Ces échantillons comportaient un bien plus grand nombre de familles blanches, religieuses, très éduquées et riches que les moyennes nationales. Malgré tout, ces données ont été comparées aux moyennes obtenues dans les écoles publiques, moyennes qui incluaient les résultats d’enfants en provenance de tous les milieux. Sans surprise, des enfants éduqués à domicile provenant d'un milieu aisé et bénéficiant d'une famille stable, ayant en outre le privilège de passer leurs examens dans le confort de leur demeure, réussissent largement mieux que les autres.

Le fait est qu'aucune étude sur le sujet n’a pu constituer un échantillon représentatif de l'ensemble des enfants éduqués en famille ni contrôler des variables telles que les statuts socio-économique et marital des parents. Par conséquent, il est impossible de dire si l’éducation en famille, en soi, influence les résultats obtenus à ce type de tests mesurant certains aspects de la réussite scolaire.

Est-ce que les enfants éduqués à domicile manquent d'occasions de socialisation?

Plus l'éducation à la maison gagne en popularité et plus les occasions d'apprentissage se multiplient dans la société pour ces enfants. Les coopératives d'apprentissage, les collèges communautaires, les musées et les bibliothèques – toutes ces institutions sont devenues de plus en plus accessibles aux enfants éduqués à domicile, alors qu’internet et les nouvelles technologies informatiques peuvent aider à réduire l'isolement géographique. De plus, les défenseurs de l'éducation à la maison soutiennent souvent qu’il vaut mieux, de toute façon, éviter la socialisation offerte par l'institution scolaire – que ce soit la compétition, le consumérisme ou l'intimidation. Les critiques font cependant valoir que les enfants acquièrent d'importantes habiletés sociales et civiques lorsqu'ils sont confrontés à des points de vue et des systèmes de valeurs différents de ce qui leur est inculqué à la maison.

Que deviennent les enfants éduqués en famille à l’âge adulte?

La plupart des études empiriques qui comparent les performances postsecondaires des enfants éduqués en famille à celles des enfants éduqués à l'école conventionnelle décèlent peu de différences significatives sur les plans de l’adaptation et de la réussite scolaires. Cependant, les données exhaustives sur les conséquences à long terme de l’éducation en famille font cruellement défaut. Certains défenseurs de l'éducation à la maison citent fréquemment le rapport de Brian Ray publié en 2003 selon lequel les enfants américains éduqués en famille, une fois leur scolarisation à la maison terminée, deviennent des citoyens engagés, impliqués dans leur communauté, et menant des vies épanouissantes. Cette étude repose toutefois sur les témoignages personnels de volontaires et ne contrôle pas les variables telles que le revenu parental et le niveau d'éducation, entre autres, de sorte qu'il est impossible d'avancer une conclusion définitive ou de procéder à une comparaison avec la population élargie. De nouvelles recherches longitudinales, employant une méthodologie rigoureuse d’échantillonnage, sont requises pour brosser un portrait complet des adultes ayant été éduqués en famille.

En quoi la croissance de l'utilisation des nouvelles technologies en éducation affecte-t-elle l'apprentissage à la maison?

L'essor de la formation à distance et de l'école virtuelle a offert aux enfants éduqués à domicile de nouvelles options pour leur apprentissage – en particulier, un accès accru au matériel scolaire et à une expertise pour chacune des matières. Des écoles publiques subventionnées cherchent également à attirer les enfants éduqués en famille en leur offrant la possibilité d'une éducation financée et dispensée par l'État, disponible en ligne et accessible à domicile. Les frontières entre le public et le privé, le domicile et l'école deviennent de plus en plus floues, ce qui soulève des défis et des questions importantes quant au rôle de l'État et quant à l’uniformisation de l’éducation.